L’impact traumatique lié à la révélation d’une agression, au moment de l’annonce de l’abus, mais aussi dans la vie quotidienne de la famille, bouleverse le système familial dans son ensemble. Cette étude veut comparer la perception du parent et de son enfant lorsque l’enfant a été victime d’une agression sexuelle, psychologique et/ou physique extrafamiliale notamment autour des émotions, de la culpabilité et du vécu de victimisation. La démarche de recherche est exploratoire à travers l’analyse qualitative du contenu d’entretiens réalisés avec des parents et des enfants suivis en unité médico-judiciaire (UMJ) et unité d’accueil des jeunes victimes (UAJV). Nos résultats montrent la présence significative d’un fort état émotionnel chez les parents qui se traduit en colère, ainsi qu’une difficulté à nommer les émotions chez leurs enfants. Les enfants éprouvent des difficultés à exprimer leurs émotions, en revanche, leur quotidien semble moins difficile que pour les parents. Malgré les limites dues au faible échantillon et aux conditions de recueil des données, des préconisations pour la prise en charge de la famille sont proposées.

The traumatic impact linked to the revelation of an assault, at the time of the announcement of the abuse, but also in the daily life of the family, disrupts the family system. This study aims to compare the perception of the parent and his child when the child has been the victim of a sexual, psychological and/or physical extra-family assault, particularly around emotions, guilt and the victimization experience. The exploratory research approach is through the qualitative analysis of the content of interviews conducted with parents and children received by the Medico-Judiciary Unit (UMJ) and the Youth Victims Reception Unit. (UAJV). Our results show the presence of a strong emotional state in parents that results in anger, as well as a difficulty in naming emotions in their children. Children have difficulty to express their emotions, but everyday life seems less difficult than parents. Despite the limitations due to the small sample and the conditions for data collection, recommendations for clinical treatment of families are proposed.